VIENT DE PARAITRE A L'HARMATTAN, AU PRINTEMPS 2023 : Michel PINAULT, Gustave FLOURENS, un intellectuel révolutionnaire du Second Empire à la Commune de 1871)

Vidéo de présentation de l'ouvrage (3mn) :

https://www.youtube.com/watch?v=jVzW06KWWu4&t=11s

Descriptif de l'ouvrage :

Gustave Flourens (1838-1871) commença une carrière d’universitaire, d’anthropologue, avant de se consacrer à la lutte pour défaire le régime de Louis Napoléon Bonaparte et établir la « République sociale et universelle ». Sa courte vie reste peu connue, aucun historien ne s’est attaché à une biographie de Flourens, et son immense œuvre intellectuelle reste totalement ignorée.

- Gustave Flourens, fils aîné du secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, Pierre Flourens, enseigna l'anthropologie pendant une année au Collège de France, publia ses cours, et se fit aussitôt connaître pour ses professions de foi athéistes et violemment anticléricales.
- Installé à Bruxelles, il devint un représentant du milieu des jeunes intellectuels républicains et libéraux - "intellectuels avant la lettre" -, hostiles au régime du Deux-décembre, et il se fit connaître par ses premiers écrits mi-théoriques, mi-politiques.
- Exilé à Istanbul et à Athènes, le caractère "cosmopolite" (ou internationaliste) de ses engagements prit toute son importance et il fut bientôt et pendant une année un des chefs de l'insurrection crétoise contre la domination turque.
- De retour en France, en 1868, Flourens développa une activité débridée faite de multiples écrits dans la presse et d'innombrables prises de parole dans des assemblées politiques, entrecoupée de séjours en prison ; tentant d'organiser dans l'armée une prise de conscience républicaine, il s'acharna à ouvrir la voie à une insurrection et, désormais connu comme celui qui avait "tout seul proclamé la République" (février 1869), il devint le "héros" de Belleville où il résidait.
- Exilé à Londres au printemps 1870, il fréquenta les milieux révolutionnaires socialistes de l'Internationale et devint un intime de la famille Marx.
- Après le Quatre-septembre, élu - cas unique - à la tête de cinq bataillons de la garde nationale soit près de 10 000 hommes, il se posa en leader de l'opposition au gouvernement de la Défense nationale qu'il tenta de renverser à plusieurs reprises, il prôna une République socialiste collectiviste et l'établissement immédiat de la Commune. Flourens a publié une longue analyse critique de la période du Siège de Paris et du rôle qu’il y a joué : Paris livré.
- Lorsque la Commune fut élue, il fut de ceux qui exigèrent une offensive immédiate sur Versailles; il dirigea une des colonnes qui sortirent de Paris le 3 avril et, prisonnier et désarmé, il fut assassiné ce jour-là, à 33 ans.
- Ensuite, ce fut le temps de la "légende héroïque".

L'ouvrage dans la production existante :

L'intérêt de cette biographie consiste en particulier dans l'enquête qui est menée sur les milieux intellectuels français sous le Second empire : issus souvent d'un Quartier latin en ébullition, ces jeunes diplômés, appelés à mener une carrière conforme au sein des "capacités" en plein essor, rejetaient cet avenir, renouaient avec l'héritage quarante-huitard (de Victor Hugo à Barbès), s'enflammaient pour les valeurs de la République (venues de 1792-1793), se réclamaient des idées "socialistes" et s'ils se déclaraient souvent prêts à mourir pour ces causes, en attendant ils goûtaient souvent aux cachots de Louis Bonaparte.
Gustave Flourens refusa la carrière scientifique et universitaire à laquelle il était destiné, il mit ses très solides qualités intellectuelles au service d'une guerre des mots inlassable, portant le fer comme journaliste, publiciste et orateur, contre le "parti théocratique", contre le conformisme et le conservatisme de rigueur. C'est ainsi qu'il s'identifia, bien avant les soubresauts de l'affaire Dreyfus, avec la figure de l'intellectuel républicain.

Mais, par la place qu'il donna à l'action - "parler et agir", disait-il, il fut aussi un des premiers représentants d'un type de l'intellectuel révolutionnaire - intellectuel organique du parti révolutionnaire, pourrait-on dire -, une notion devenue essentielle dans la conception même de l'ouvrage.

L'ensemble de ces considérations montre que ce travail peut combler une lacune dans l'histoire intellectuelle et l'histoire des intellectuels que les publications du 150ème anniversaire de la Commune de 1871 n'ont pas comblée.
Son intérêt résonne jusque dans l'actualité quand la place et le rôle des intellectuels, "intellectuels de gouvernement" ou pas, sont si violemment questionnés. Pour les uns, Flourens fut un "don Quichotte", pour d'autres il fut "le Chevalier rouge" (V. Hugo).

J’espère que vous trouverez de l’intérêt au travail que j’ai réalisé au terme de recherches poussées, en particulier en regroupant et en étudiant l'ensemble des écrits de Gustave Flourens, et grâce à l’apport d’archives jusque-là restées méconnues.

Sur le site de l'éditeur : https://www.editions-harmattan.fr/livre-gustave_flourens_un_intellectuel_revolutionnaire_du_second_empire_a_la_commune_de_871_michel_pinault-9782140341045-77089.html